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• 1380; lat. médiév. manipulus, dit aussi mappula « petite serviette »♦ Liturg. Bande d'étoffe que porte à l'avant-bras gauche le prêtre pour la célébration de la messe. manipule 2. manipule [ manipyl ] n. m.• 1660; « gerbe » 1519; « poignée » (mesure en pharm.) 1478; lat. manipulus « poignée, gerbe »♦ Antiq. Enseigne, étendard d'une compagnie militaire romaine. — Par ext. La compagnie, division de la cohorte.I.⇒MANIPULE1, subst. masc.LITURG. CATH. Ornement consistant en une petite bande d'étoffe, porté sur l'avant-bras gauche par les ministres à l'autel. Il récitait les prières consacrées, en prenant le manipule, qu'il baisa, avant de le mettre à son bras gauche, au-dessous du coude, comme un signe indiquant le travail des bonnes oeuvres (ZOLA, Faute Abbé Mouret, 1875, p. 1219). Les bras sacerdotaux alourdis par les manipules (VALÉRY, Corresp. [avec Gide], 1890, p. 41).Prononc. et Orth.:[manipyl]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1380 (Invent. des joyaux donnés à l'église de Reims ds Arch. admin. de Reims, éd. P. Varin, t. 3, p. 506); 1611 (COTGR.). Empr. au lat. tardif manipulus de même sens (VIIIe s. ds BLAISE Lat. chrét.), de même orig. que manipule2, cet ornement que les prêtres portent au bras gauche en disant la messe, rappelant le linge qu'ils portaient autrefois pour essuyer la sueur de leur visage, v. ERN.-MEILLET. Cf. les formes manipulum (1345 ds GDF. — 1611, COTGR.:manipulon) et maniple (1382, Doc. ds A. PINCHART, Arch. des Arts, Sciences et Lettres, t. 2, p. 89 — 1449 ds GDF.).II.⇒MANIPULE2, subst. masc.I. — HIST. ROMAINE. Unité tactique de la légion romaine formant le tiers de la cohorte et composée elle-même de deux centuries. Les changements introduits par Marius consistèrent principalement (...) à substituer dans les manoeuvres la division en cohortes, à la division en manipules (MÉRIMÉE, Essai guerre soc., 1841, p. 54).II. — PHARM., vx. Poignée de plantes, de graines, entrant dans la composition d'un remède. Prenez un manipule de fleurs d'oranger (Ac. 1835, 1878).Prononc. et Orth.: [manipyl]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1. 1478 «poignée d'herbe utilisée en pharmacie» (GUY DE CHAULIAC, Chirurgie, f° 255 ds SIGURS, p. 482); 2. hist. romaine a) 1660 «sous-unité de la cohorte» (OUDIN Fr.-Esp.: Manipule, manipula); b) 1840 (Ac. Compl. 1842: Manipule [...] enseigne d'un peloton de la milice romaine); cf. FUR. 1690, repris par Trév. 1704-71: «le manipule signifioit au propre une poignée de foin qu'ils [les Romains] attachoient au bout d'une perche pour se reconnoistre, avant qu'ils eussent pris les aigles pour enseignes». 1 et 2 empr. au lat. manipulus «poignée, gerbe, botte» et «compagnie, sous-division de la légion», p. ext. du sens de «étendard» — soit que, sous Romulus, l'enseigne ait été une botte de foin portée sur une pique, — soit plaisanterie de la lang. milit., la hampe tenue par le porte-étendard étant assimilée à une poignée qui emplit la main, dér. de manus «main» et d'un second terme obscur, v. ERN.-MEILLET. L'angl. manipule au sens 2 a est att. dep. 1553 ds NED.III.⇒MANIPULE3, subst. masc.Vieilli. ,,Ustensile qui sert à retirer un vase du feu sans se brûler`` (Ac. 1835-1935; dict. XIXe et XXe s.). Synon. poignée.Prononc. et Orth.: [manipyl]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1835 (Ac.). Déverbal de manipuler.1. manipule [manipyl] n. m.ÉTYM. 1380; lat. médiéval manipulus, dit aussi mappula « petite serviette ».❖♦ Liturg. rom. Ornement sacerdotal, bande d'étoffe « que portent à l'avant-bras gauche l'Évêque, le Prêtre, le Diacre et le Sous-Diacre pour la célébration de la Messe » (Dom J. Roux in Dict. liturg.). || Le manipule, bande de soie ornée d'une croix grecque et dont les extrémités sont généralement élargies en forme de trapèze, de queue d'aronde. ⇒ Fanon. || Porter l'étole et le manipule.————————2. manipule [manipyl] n. m.❖———1 (1478). Poignée de plantes, de graines entrant dans la composition d'un remède.♦ Vx ou littér. Dans un sens plus général. Poignée (d'herbe, de blé, de fleurs); végétal formant un faisceau.1 Le pin pousse dans des sols pierreux et secs (…) Obligé de prendre l'eau par mesure, il ne s'élargit point comme un calice. Celui-ci, que je vois, divise sa frondaison, écarte de tous côtés ses manipules; au lieu de feuilles qui recueillent la pluie, ce sont des houppes de petits tubes qui plongent dans l'humidité ambiante et l'absorbent.Claudel, Connaissance de l'Est, « Le pin », éd. Seghers, p. 129.2 Poignée servant à retirer un récipient du feu.———II (1660). Antiq.1 Enseigne, étendard d'une compagnie militaire romaine.2 L'infanterie punique tout entière revint sur les Barbares; elle les coupa. Leurs manipules tournoyaient, espacés les uns des autres. Les armes des Carthaginois plus brillantes les encerclaient comme des couronnes d'or.Flaubert, Salammbô, Pl., p. 1016.2 Unité militaire, division de la cohorte (un tiers), formée de deux centuries.3 Pour repousser les manipules serrés en couronnes autour d'eux, ils pivotaient (…)Flaubert, Salammbô, Pl., p. 884.❖DÉR. (Du sens de « poignée ») Manipulation, manipuler.
Encyclopédie Universelle. 2012.